Extraction dentaire : ça va bien se passer !

Ca y est, le verdict est tombé. EXTRACTION DENTAIRE. Aïïïïïe ! Nooon ! Mais… pourquoi !?

Bah en fait, ça crève un peu les yeux. Regardez votre dent. Elle est juste complètement noire / fendue / toute cassée / toute pas belle à voir. (rayez la/les mention(s) inutiles). Peut-être même tout ça à la fois.

Au fond, vous vous y attendiez un peu, à cette issue fatale.

Mais si si, tout au fond, si vous aviez écouté cette petite voix que vous avez choisi d’étouffer comme vous le pouviez en pratiquant la magnifique politique de l’autruche. Ce déni qui nous sauve la mise en apparence, parfois, c’est vrai, mais jamais longtemps.

Maintenant c’est la voix du dentiste que vous entendez. Et celle-là, elle ne vous dit rien de très gai. Mais difficile de l’étouffer à moins d’assommer le doc à coups de turbine. C’est une idée, mais ça peut prendre un moment et vous pourriez aussi avoir des problèmes. En plus, vous avez quand même pris de votre temps pour venir au cabinet et qu’on vous donne un diagnostic. Le pauvre doc n’a fait que répondre à la question. Donc on va plutôt rester calme, finalement.

 

Mais que s’est-il passé… !?

Comment pardi en êtes-vous arrivé là ? Est-ce que vous auriez pu l’éviter ?

Cette question va ronger les tempéraments nerveux jusqu’à l’opération. Ils vont y aller de remords en culpabilité, de « j’aurais dû » en « pourquoi j’ai pas fait gaffe ! » Ils vont se flageller, se marteler, et pourtant ça ne sert plus à rien. Ou peut-être que ça fait un peu diversion pour ne pas trop penser à l’opération.

En vrai, mille situations peuvent être à l’origine du déboire. Du côté des dents de sagesse, déjà, l’extraction est fréquente car ces dents poussent parfois de travers, s’infectent, ou sont douloureuses avant même d’être vraiment sorties. Vous n’auriez rien pu faire pour l’éviter… C’était écrit.

Et pour les autres dents ? Carie, abcès, maladie des gencives et déchaussement dentaire qui s’ensuit… La liste des coupables potentiels est longue. Autant jouer au Cluedo. Si vous avez une bonne hygiène dentaire en vous brossant les dents trois fois par jour et que vous n’abusez pas du sucre et de la malbouffe, vous avez fait ce que vous pouviez. Pas la peine de culpabiliser. De toute façon, ça ne changera pas le projet. On va vous enlever la dent coûte-que-coûte, il va bien falloir vous y faire.

 

Comment ça va se passer ?

Ah, on passe aux choses sérieuses. Alors déjà, on se rassure. Le fil accroché d’un côté à la dent et de l’autre à la porte, c’est interdit depuis longtemps. (même si on anticipe toujours un peu cette sensation, allez savoir pourquoi, sûrement une question de mémoire collective archaïque.) Pourtant, tout va se passer sous anesthésie, cette petite piqûre bienvenue qui vous permettra de ne rien sentir du charcutage qui s’annonce.

Si la dent présente une forme, une structure et un positionnement plutôt simples, cette anesthésie sera locale. Une petite piqûre dans la gencive, tout simplement. On peut même vous mettre un petit patch anesthésiant juste avant pour atténuer la sensation de piqûre. Un genre d’anesthésie pour l’anesthésie. Oh, gouzi-gouza. Vous avez vu comme on vous chouchoute ? Ca se passe comme ça, chez les dentistes du XXIe siècle.

Si le dentiste est obligé de dégager la gencive pour aller chercher la dent, par contre, alors là on passe à l’extraction chirurgicale. Pas très avenant, ce mot, c’est clair. C’est parce que la dent présente une anatomie plus complexe. Ou parce qu’elle est trop abîmée par une carie. Ou parce qu’autre chose. Quoiqu’il en soit, il faudra ensuite recoudre la gencive avec des points de suture.

Puis il faudra remplacer la dent absente. Sinon, les autres risquent de s’étaler sur la gencive et de mettre le waï dans la dentition. Ben oui, quand un territoire est vacant, on l’occupe, c’est bien connu. Alors pour éviter ça, on vous posera une prothèse dentaire (couronne sur implant, bridge, etc).

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Voltaire